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Afin de déconstruire

les Mythes et préjugés

les Mythes et Préjugés

Il existe encore de nombreux mythes et préjugés véhiculés dans notre culture sur les hommes ayant vécu une agression sexuelle. Ces mythes, bien qu’ils puissent paraître gagnés pour certains, ont encore une influence dans la perception de ces hommes et de la population. 

Avoir l’information juste sur ces mythes et préjugés permet de contribuer à les déconstruire et bâtir une société plus juste et respectueuse. Puis, partager cette information permet d’enlever le sentiment de culpabilité ou de honte que peuvent porter ces hommes et de les aider à cheminer vers une guérison.

Ensembles, brisons les tabous !

MYTH​E

Il est rare que les hommes vivent une agression sexuelle

RÉALITÉ
On estime entre 1 homme sur 5 et 1 homme sur 10 qui vont vivre une agression sexuelle *

Cette proportion représente entre 435 000 et 870 000 hommes au Québec. La prévalence des violences chez les hommes est encore plus importante chez certains groupes plus à risques, tels que les hommes des communautés GBTQ+, les étudiants, les hommes des Premières Nations et Inuit et les hommes ayant une incapacité. 

Considérant les enjeux importants qui freinent le dévoilement de ces hommes, il est possible de croire que les statistiques sous-représentent grandement la réalité des agressions sexuelles vécus par les hommes.

Source

* Tourigny, Hébert, Joly, Cyr et Baril, 2008; Vaillancourt-Morel, Godbout, Bédard, Charest, Briere et Sabourin, 2016

MYTH​E

Les conséquences sont moins graves chez les hommes

RÉALITÉ
La littérature scientifique tend à identifier des similitudes concernant les impacts de l’agression sexuelle, sur le plan physique et psychologique, chez les hommes et les femmes *1

Les études ont montré des associations avec une vaste et complexe gamme d’effets négatifs à long terme sur le fonctionnement psychologique, les impacts sur la vie quotidienne, sur les habilités interpersonnelles et sur l’image de soi *2.

Source

*1 Cashmore et Shackel, 2014; Peterson, Voller, Polusny et Murdoch, 2011 ;Struckman-Johnson et Struckman-Johnson, 2006

*2 Bullock et Beckson, 2011 ; Davies, Walker, Archer et Pollard, 2010; Godbout al., 2023; Peterson, Voller, Polusny et Murdoch, 2011; Tewksbury, 2007 ; Walker, Archer et Davies, 2005; Weiss, 2010

MYTH​E

Un garçon victime d’abus sexuel va devenir un agresseur à son tour

RÉALITÉ
La majorité des victimes d’agression sexuelle dans l’enfance ne poseront pas des gestes à caractère sexuel à leur tour.

70 à 88% des hommes ne reproduisent pas les gestes d’abus sexuels *1.

Le fait d’avoir été agressé sexuellement dans l’enfance n’apparait ni une condition nécessaire, ni une condition suffisante pour agresser sexuellement *2.

Source

*1 Salter et coll., 2003

*2 Whitaker, Hanson, Baker, McMahon, Ryan et al., 2008

MYTH​E

Un garçon abusé par un homme est homosexuel ou l'est devenu

RÉALITÉ
L’orientation sexuelle d’une personne est une réalité complexe; aucune théorie ne parvient à expliquer de manière satisfaisante ce qui amène une personne à se définir comme d’une orientation sexuelle particulière.

L'agression sexuelle chez les hommes peut avoir des conséquences sur l’identité, sur la remise en doute de l’orientation sexuelle ou sur le sens de la masculinité *.

Source

Baljon, 2011; Godbout, Lebeau, Brassard, Deslauriers, Fernet, Hébert et al., 2023; Struckman-Johnson et Struckman-Johnson, 2006 ; Walker, Archer et Davies, 2005; Weiss, 2010

MYTH​E

Un homme est censé être en mesure de se défendre

RÉALITÉ
Figer est une réaction normale face à un évènement traumatique, dont l'agression sexuelle, peu importe son genre.

Il peut avoir figer par peur, crainte de menaces ou redouter une plus grande violence s'il résiste.

L’autonomie est au cœur de l’identité masculine *1. Cette autonomie se comprend aussi dans le fait d’être en mesure de se défendre et d’échapper à une situation conflictuelle *2. Ainsi,  l’autonomie et la vulnérabilité apparaissent comme une opposition dans la socialisation masculine traditionnelle 3*.

Source

*1 Roy, Tremblay, Guilmette, Bizot, Dupéré et Houle, 2014

*2 Davies, Pollard et Archer, 2001

*3 Roy, Tremblay, Guilmette, Bizot, Dupéré et Houle, 2014

MYTH​E

Les agresseurs sont toujours des hommes

RÉALITÉ
Il existe une proportion significative d’agresseurs qui sont des femmes.

Abus sexuel à l’enfance au Québec : 1 fois sur 4 (26%) l’agresseur était une femme (n=199) *1

Au Canada en 2018 : 56% des hommes (de 15 ans et +) ont rapporté qu'une femme était responsable de l’agression sexuelle la plus grave subie dans l’année précédent *2

À l'international : Étude de victimisation, entre 14,1% à 52%. Études de crimes rapportés entre ≈1% à 12% *3

Source

*1 Godbout et al., 2023

*2 Cotter et Savage, 2019

*3 Saradjian, 2010

MYTH​E

Un garçon ou un homme agressé sexuellement par une femme devrait se considérer chanceux

RÉALITÉ
Les hommes ont le droit de refuser ou de ne pas avoir envie d'avoir contacts sexuels !

Ce mythe est associé à un trait de la masculinité traditionnel qui présuppose que les hommes ont de grands besoins sexuels et sont valorisés pour leur assurance sexuelle *1. Cela présume que les hommes sont toujours prêts à avoir des rapports sexuels et assume qu'ils ne peuvent pas les refuser *2. Ce mythe est aussi véhiculé chez les hommes GBTQ+ où le refus de sexualité peut être mal perçu *3.

Source

*1 Guionnet et Neveu, 2009

*2 Sakaluk et coll., 2014

*3 Dussault, 2022

MYTH​E

Un garçon ou un homme qui a eu une érection était excité par son agression sexuelle

RÉALITÉ
Avoir une érection n'est pas un symbole de consentement ou de plaisir.

L'érection est une réaction physiologique du corps lorsqu’on le stimule (ou même par la peur). Il est possible qu’un homme ait eu une érection et un orgasme lors d’évènement traumatique.

Ce phénomène s’observe aussi chez les femmes qui vont parfois avoir des sécrétions vaginales pour se lubrifier lors d’une agression sexuelle.

Source